"Régime", "maigrir", "poids", "balance", "taille de vêtements", "IMC"... "Manger sain, équilibré", "ne surtout pas manger ceci ou cela", voire s'auto-flageller si on déroge à ces restrictions strictes, ou risquer de se faire fouetter par un diététicien-nutritionniste/médecin nutritionniste d'un autre temps*...
Autant de mots et de concepts lourds (de sens mais surtout de conséquences) et parfois durs à porter... Bref, beaucoup d'éléments, énormément de messages et une montagne de préoccupations mentales!
Combien de patients nous contactent ou passent le pas de notre cabinet avec ces discours, perdus entre toutes les injonctions sociétales, les messages alimentaires pré-conçus et les idées sur l'image/l'esthétique!
Or, un problème de POIDS (esthétique) n'est pas forcément un problème de NUTRITION (savoirs, santé).
L'éducation nutritionnelle pure est effectivement intéressante, mais pour d'autres raisons, dans d'autres cadres (traitement de pathologies, études pour acquérir des connaissances professionnelles).
Et, également, combien de confusions entre les préconisations santé et le comportement naturel de s'alimenter, auxquelles nous répondons :
"Ah! bon? Etes-vous certain(e) que manger 5 fruits et légumes, 2 cuillères à soupe d'huile de noix, pas de beurre, pas plus de 60g pesés crus de féculents, 100g exacts de viande ou 120g exacts de poisson, 2 produits laitiers par jours, est vraiment nécessaire et obligatoire? Que pourrait-il vous arriver si vous ne pratiquez pas cette routine quotidienne?..."
Nous entendons également des mentions sur l'équilibre de chaque repas, encore plus inflexibles, stressantes, figeantes - et ne faisant de toute façon par forcément baisser le "poids" (mais continuant pourtant de faire vaciller l'estime de soi...).
Oui, il est toujours intéressant de connaître les préconisations d'équilibre sur chaque repas, puis sur chaque ration journalière, puis sur chaque semaine (quoique cela est intéressant pour un professionnel de la santé et de l'alimentation...). Mais, oui, soyez rassurés, vous pouvez ne pas manger de légumes à un repas, ou manquer plusieurs produits laitiers d'affilée, ou encore profiter à fond de votre repas/collation préférés sans culpabiliser. Ce sur quoi il vaudrait mieux travailler serait :
"Et vous, comment vous sentez-vous avec ces idées de tout bien faire constamment? Que cela vous fait-il de suivre des consignes strictes telles que :
-de bien consommer des légumes à chaque repas (parfois même des végétaux qu'on n'apprécie pas!) et, en vrac, de manger le fruit en début de repas, d'inclure une huile végétale dont on n'aime pas le goût mais "qui doit être bonne pour la santé cardio-vasculaire", de se manger les doigts plutôt que se resservir son plat préféré de temps en temps... ;
-de ne pas consommer de beurre, ni de crème, ni de viande rouge et charcuteries pour ne pas avoir de cholestérol, ni aucun plaisir sucré pour éviter de faire monter la glycémie, de ne plus acheter de fromage alors qu'on adore ça (et que notre tête a la pensée qu'on n'arrivera pas à s'arrêter), d'éviter de faire des pâtes ou de la pizza parce que "ça fait grossir" ou qu'on en mange toujours trop..."
Et voici une question intéressante à laquelle réfléchir plutôt : "Le chiffre sur la balance fluctue-t-il beaucoup lorsque vous mangez autre chose que votre repas préféré?..."
Ah! la balance... cette pauvre balance coincée entre nous balancer nos 4 vérités de masse corporelle au visage et dénoncer notre mal-être et notre image corporelle/estime de soi!
Ou encore : "Votre "poids" sur la balance est-il votre unique objectif?"
En réalité, la question à se poser est : préféreriez-vous vous sentir bien, ou avoir un chiffre sur la balance qui atteigne vos objectifs idéaux et rejoigne les désirs de la société?...
Nous observons trop de cas, quoi qu'il en soit, laissant sur le bas-côté :
-l'aspect basique de l'alimentation : la survie par la couverture des apports énergétiques, pour un bon fonctionnement de l'organisme ;
-l'approche intuitive de l'alimentation : cognitive (gérer nos pensées de règles-obligations, de justifications, de jugements et d'auto-flagellation...) et émotionnelle (travailler le besoin de se réconforter quand on est stressé, de se remplir pour combler un vide...), ainsi que sensitive (faim/rassasiement) et sensorielle (manger en conscience, avec ses sens, intuitivement).
Pour votre santé physiologique comme mentale, veillez à ne pas lire/écouter toute information lancée ici ou là sur internet, dans n'importe quel ouvrage, émission de TV/radio, ou en cabinets X ou Y, que ce soit par des professionnels sans actualisation de leurs connaissances ou par des pseudo-"nutritionnistes" invérifiables*. Renseignez-vous bien avant de faire un suivi avec un thérapeute de l'alimentation, afin d'éviter des dégâts. Et, si vous lisez ou entendez des informations "lancées ici ou là", prenez plutôt du recul par rapport à elle.
Enfin, ne tentez pas de réaliser seul(e) un "régime" ou toute modification restrictive de votre alimentation qui pourrait vous porter préjudice. Il en va de la prévention en matière de santé publique... et simplement de votre bien-être.
Kindly,
Votre thérapeute
*Diététicien-nutritionniste/médecin nutritionniste qui n'aurait pas mis à jour sa formation depuis son diplôme ou qui ne se serait pas intéressé aux évolutions du métier...
*Ou malheureusement aussi des pseudo-titres de coach-nutri-chose parfois beaucoup trop auto-proclamés et non formés à la santé...
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