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Les thérapies cognitives et comportementales pour la surcharge pondérale et le bien-être

Dernière mise à jour : 14 oct. 2020

La "diététique pure" est bien pour avoir des connaissances académiques ou encore dans des cas de traitement de pathologies, par exemple.

Mais, de nos jours, pour accompagner les patients pour une perte de poids, nous sommes de plus en plus nombreux à préconiser un suivi comportemental.


Sommaire :

1. Les TCC-thérapies cognitives et comportementales

2. Les enfants sont naturellement régulés dans leur faim et leur rassasiement.

3. Sensations corporelles : faim, rassasiement.

4. Ces sacrées émotions qui me poussent à manger...!

5. Manger en conscience, en pleine présence, et pour (et non pas avec, ni contre) ses émotions.

6. De la manière de voir les choses différemment et d'acquérir une certaine flexibilité.

7. Se sentir bien.

1. Les TCC, des thérapies pour un changement durable :

Les thérapies cognitives et comportementales aident à faire le lien entre pensées, émotions et comportements. Parmi les TCC de 3 vague, on trouve :


-L'ANC-approche cognitive et comportementale, développée par le Dr Jaques Fradin dans les années 80 : est une science du cerveau et du comportement permettant de travailler sur un changement de mode mental, d'adaptation, sur la gestion du stress et de son rapport avec l'alimentation.


-La pleine conscience (mindfulness) : est une pratique d'observation, de détente, d'ouverture au moment présent, dans le non jugement, l'acceptation (dans la lignée de la méditation, ou peu importe comment on nomme les différentes pratiques de présence : relaxation, yoga nidra, sophologie, auto-hypnose, etc...).

Le Dr Jan Chozen Bay a développé le Mindful Eating (manger en pleine conscience).


-L'approche du GROS (Groupe de Réflexion sur le Surpoids et l'Obésité) : est une approche bio-psycho-sensorielle qui porte l'attention sur les mécanismes biologiques de la régulation du poids, sur la restriction cognitive (le fait de calculer et restreindre son alimentation dans le but de maintenir ou perdre du poids) et les sensations corporelles (faim, rassasiement), mais aussi sur la souffrance que peuvent entraîner les émotions et pensées (augmentation de leur tolérance et gestion de l'impulsivité et de la culpabilité alimentaires), ainsi que sur l'acceptation de soi et de son image corporelle.

Elle fait intervenir la pleine conscience également. Association créée en 1998, les Docteurs Zermati et Apfeldorfer en sont les initiateurs.


-L'ACT-thérapie d'acceptation et d'engagement (acceptance and commitment therapy) de Steven Hayes : faisant intervenir également les pratiques de la pleine conscience ou encore de la défusion cognitive (prise de recul sur nos pensées), nous amène à porter notre attention sur l'accueil/acceptation des événements, un travail sur nos pensées automatiques et souffrances, sur les émotions douloureuses, mais aussi sur nos valeurs, ce qui nous fait avancer dans notre vie.

La finalité en est de développer une plus grande flexibilité psychologique.


2. Les enfants sont naturellement régulés dans leurs faim et rassasiement :

Vous avez remarqué qu'il est très difficile, voire impossible, de continuer à donner à manger à un bébé, puis à un enfant jusqu'à environ 4 ans, s'il n'a tout simplement plus FAIM. Le bébé régurgite même s'il a un trop-plein de lait dans l'estomac.

Tant que le bébé puis l'enfant évolue dans une atmosphère détendue, appropriée (naturelle, intuitive) autour de l'alimentation, il consommera de la nourriture lui aussi de façon physiologique, naturelle et bien adaptée. Il s'auto-régule.


Ne lui transmettons donc pas notre propre contrôle restrictif de "finis ton assiette", ou "tu n'auras rien d'autre/pas de dessert si tu ne finis pas ça"!


Par ailleurs, notons que certains enfants adorent manger, tandis que d'autres sont complètement désintéressés de l'alimentation... Cela est difficile à endurer et à accepter pour des parents, nourriciers par essence. Or, chacun ses goûts! Un enfant aussi peut ne pas apprécier certaines activités (incluant celle de manger). Tant que sa courbe de croissance continue d'évoluer dans le bon sens, pas d'inquiétude à avoir! Faisons confiance à son organisme qui sait utiliser les nutriments dont il a besoin.

Tout en lui proposant aussi des aliments qu'il n'aime pas (lui apprendre qu'il ne peut pas manger que ce qu'il aime, car ce n'est pas le reflet de ce qui se produit tous les jours). Dès la diversification alimentaire, il est possible qu'un goût ne plaise pas à bébé.

En revanche, on va continuer à proposer à un enfant des aliments qu'il n'a pas aimé les fois précédentes (on dit bien "jusqu'à 10 fois" pour la diversification alimentaire du bébé). On peut par exemple lui proposer un contrat ou un pacte où il accepte de goûter (ne serait-ce qu'une petite cuillérée) et puis voir ce qu'il en dit! On peut lui faire confiance.

Même si un enfant fait du "chantage" alimentaire, ou ne fait qu'embêter ses parents avec ses refus de manger, ou présente la fameuse néophobie alimentaire normale à partir de 2 ans environ, l'enfant mangeant dans un milieu détendu de l'assiette se régulera naturellement en fonction de ce qu'il mange!


3. Sensations corporelles : faim, rassasiement (autant que froid et chaud!) :

La dérégulation de la faim est liée à un excès alimentaire régulier (tellement facile à atteindre dans notre société d'abondance et de plaisir, miam!), qui fait que nous pouvons manger au-delà de notre faim physiologique. C'est à dire manger plus que la faim-alerte envoyée par notre organisme pour remplir sa jauge d'énergie (comptée en calories, d'ailleurs) et nous faire consommer ce qu'il lui faut d'aliments pour reprendre des forces...

La faim est en effet un phénomène naturel, physiologique, biologique, de SURVIE.

Nous ne traitons pas ici de l'envie mentale de manger, mais bien de la faim physique : dans la zone épigastrique, cette sensation désagréable qui tord l'estomac.

Le problème est qu'il arrive que nous mangions trop, trop souvent, voire tous les jours... Notre jauge d'énergie dépasse alors son seuil de remplissage "normal" tout le temps et de plus en plus... Nous y perdons la sensation de faim, mais aussi par conséquent de rassasiement (le fait de pouvoir arrêter son repas quand les signaux d'arrêt de la faim nous parviennent). Et puisque nous perdons ces sensations d'alerte de consommation, nous mangeons encore plus...


Et que peut bien faire notre organisme de ce sur-plus d'énergie ingéré? Il faut le placer quelque part et cela se trouve être dans les cellules adipeuses (la masse grasse). Voici pourquoi et comment on "grossit", "prend du poids".


Heureusement, au travers d'un travail spécifique avec un professionnel paramédical formé sur ce sujet, il est possible de retrouver ses sensations physiques de faim et de rassasiement.

(On se rend même souvent compte de bien des choses, qui étaient parfois sous notre nez, mais pour lesquelles nous avions besoin d'accompagnement pour pouvoir les observer.)


4. Ces sacrées émotions qui me poussent à manger...!

Vous voyez de quoi je veux parler? Souvent, en fin d'après-midi ou le soir, après une journée de travail, d'enfants qui nous ont un peu bousculé(é)s, un jour où un stress est intervenu, nous voilà pris(e)s d'envie de manger. Mais pas de manger forcément n'importe quoi (quoique... parfois oui) : une plaquette de chocolat, des bonbons, des pâtisseries, des biscuits, des gâteaux apéro, une demi-pizza, plusieurs morceaux de fromage ou de saucisson... Du sucré et du gras, le summum du réconfort! Ce qui s'explique, d'ailleurs, puisque ces derniers activent les circuits biologiques de la récompense, du plaisir, de la (re)motivation.

Ce comportement n'est pas totalement "anormal" ; il a même une signification, cet aliment possède un rôle : nous RÉCONFORTER. Nous sentons que cela nous apaise, nous fait du BIEN... Nous nous donnons cette LIBERTÉ (parfois, c'est quand on a la latitude de faire quelque chose que l'envie nous en passe... Pensez-y : quand on nous interdit de toucher à un objet, on a juste terriblement envie d'y aller!! Mais quand on nous dit : "ok, vas-y, touche à loisir", on y touche... et puis on arrête, parce que ce n'est plus si drôle que ça...). ;)


Oui, mais parfois, ça ne marche que quelques instants et, ensuite, certain(e)s d'entre nous cul-pa-bi-li-sent : "je n'aurais pas dû, je vais encore grossir!", ou "je suis nul(le), faible, je me suis encore laissé(e) tomber dans la bouffe!", ou encore "je n'y arrive pas et je n'y arriverai jamais!", "je mange et je me sens mal!"

Et, quand nous essayons de supprimer cette prise alimentaire, cette envie de manger en émotions, c'est encore pire!

Nous refusons de ressentir ce stress ou cette colère ou cette tristesse... et c'est encore pire après : survient le "craquage"!

Ou alors, nous pensons que nous sommes effectivement en stress mais que nous ne voulons pour rien au monde manger ce chocolat!... et c'est encore pire après aussi : survient encore le "craquage"!


Or, manger pour du réconfort est également normal (ça fait du bien, apporte de la satisfaction et un équilibre émotionnel), on peut choisir de rejeter l'émotion et d'éviter l'envie de manger, ou de tolérer/accepter son émotion et respecter son envie de manger.

Un travail sur les émotions pénibles qui nous submergent et nous amènent ces envies de manger irrépressibles peut être envisagé par le thérapeute, selon les signes.


5. Manger en conscience, en pleine présence, et pour (et non pas avec, ni contre) ses émotions :

La formation bio-psycho-sensorielle du G.R.O.S. permet de renouer avec ses sensations corporelles perdues et travailler la restriction cognitive, de manger en pleine conscience, d'apprendre à vivre et gérer ses émotions, ainsi qu'à accepter le rôle physiologique du corps, son poids d'équilibre et s'accepter soi-même.

Cet article de Psychologies Magazine illustre bien un certain nombre de ces points : https://www.psychologies.com/Nutrition/Maigrir-sans-regime/Articles-et-dossiers/Manger-en-pleine-conscience


6. De la manière de voir les choses différemment et d'acquérir une certaine flexibilité :

Par l'accueil de la souffrance, des pensées qui nous viennent automatiquement et qui tournent dans notre tête, par l'acceptation des émotions désagréables, nous avons des moyens d'acquérir une plus grande flexibilité, d'adapter notre mode mental en mode adaptatif justement.


La pratique de la méditation de pleine conscience, en étant pleinement présent à ce que nous faisons/observons, sans jugement, permet de se détendre, de gérer son stress, de se recentrer sur ce qui est important.


La défusion cognitive nous aide également à prendre de la distance avec les événements, pensées, émotions induites. Ainsi, est-ce réellement nous qui ne valons rien? N'est-ce pas plutôt notre tête qui nous donne la pensée que nous sommes nul(le)s?


Un recentrage sur nos valeurs, sur ce qui nous porte personnellement dans la vie permet autant de nous (re)motiver que de faire le tri dans les pensées et actions ébranlantes, toxiques et qui nous éloignent de nos valeurs.

Les valeurs sont ce qu'on décide qui va donner du sens à nos actions, des directions de vie choisies. Nos valeurs sont des moyens, mais ne comportent cependant pas d'obligation de résultat, ni de "il faut". ;)

Ainsi, le psychiatre Philippe Vuille précise qu'"une souffrance est valeur bafouée"...


7. Se sentir bien :

N'est-ce pas agréable de se sentir bien? N'est-ce pas ce que nous désirons et visons tous dans la vie?

Voici une petite liste de réflexions, de propositions ou de pistes de lecture :


Sachons qu'un échec n'en est pas réellement un. Car n'apprend-on pas aussi de nos échecs? Ainsi, on se relève en ayant augmenté nos connaissances, notre développement personnel, peut-être même notre flexibilité psychologique!

Une grande figure a d'ailleurs dit :

« La chute n’est pas un échec.

L’échec, c’est de rester là où on est tombé.

Accepte ce qui est, laisse aller ce qui était

et aie confiance en ce qui sera. »

Bouddha

On peut se poser une question fondamentale : vaut-il mieux pour moi que je choisisse de travailler en me focalisant sur mon poids (sur les chiffres sur la balance, sur les mesures et sur l'étiquette des vêtements) ou sur le fait de me sentir bien (dans mon corps, dans ma tête, dans ma vie)?

Me sentirai-je, ou me suis-je déjà senti(e), bien dans mon corps et dans ma tête en cherchant à maigrir, à faire des régimes?

Y a-t-il un moyen de me sentir épanoui(e) et belle(beau) tout court?


Enfin, si on revient au début de cet article, on peut aussi se demander : est-ce le chocolat/fromage en lui-même qui fait grossir, ou est-ce de le manger sans faim et en trop grande quantité en étant happé par ses pensées et émotions? ;)


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