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Les classifications et les applis du bien-manger

Dernière mise à jour : 16 févr. 2020

Yuka, Open Food Facts, ou encore Scan Up..., tout le monde demande ce qu'ils valent et s'ils sont fiables.


Il est vrai que l'on a besoin d'informations sur ce que l'on mange et que beaucoup de choses paraissent compliquées, nébuleuses, voire parfois absconses... Il faut dire qu'il existe une complexité d'éléments à connaître pour pouvoir les prendre en compte dans le calcul de ce que l'on va choisir comme denrées alimentaires.


En tant que professionnels de santé spécialisés dans la nutrition, nous avons appris ces choses (mais pas en un jour!). A nous de vous transmettre cela. C'est notamment ce que nous faisons au sein de nos consultations (entre autres choses).



Revenons d'abord sur les classifications, afin de comprendre sur quoi se basent ces applications :


Le Nutri-Score, outil officiel, fonctionne par points :

- positifs pour la présence de fibres, de protéines, de fruits et légumes.

- négatifs selon la quantité d’énergie (kcal ou kJ), d’acides gras saturés, de sel et de sucres (sucres totaux, c'est-à-dire les sucres naturellement présents + les sucres ajoutés).

Mais cet indicateur, allant du A vert au E rouge, exprime les résultats pour 100g de produit. Or, on ne mange par exemple pas 100g de fromage en fin de repas, mais plutôt 30 à 40g, ni 100g de chocolat ; en revanche, on consomme plus de 100g de certains autres produits (couscous, portion de légumes ou de fruits, boisson...).

De plus, un jambon normalement fait aura peut-être un score C, tandis qu'un jambon dans lequel a été injecté de l'eau recevra un score B... puisque l'eau dilue les nutriments (et donc le gras, ici). Cependant, que souhaitons-nous manger? une tranche de vrai jambon, que l'on consomme justement parce qu'il nous apporte du gras, ou une tranche d'un jambon modifié?... Enfin, cela donne un aperçu, tout de même, même si apprendre à lire les emballages et réfléchir par soi-même reste la seule vraie solution.


NOVA : Cette classification se base sur la le degré de transformation de l'aliment/du produit, de 1 à 4 :

– Groupe 1 : aliments pas ou peu transformés (fruits, légumes, viande, lait, yaourts, céréales, thé…) ;

– Groupe 2 : ingrédients culinaires, obtenus à partir d'aliments bruts par des transformations simples (physiques et/ou chimiques comme broyage, raffinage...) (sel, sucre, huiles végétales, farine, pâtes, soupes, légumes ou légumineuses cuits…) ;

– Groupe 3 : aliments transformés à partir d’aliments bruts et d’ingrédients des 2 groupes précédents (pain, fromage, conserve de légumes, poisson fumé, bière, cidre, vin…) ;

– Groupe 4 : produits et boissons ultra-transformés à partir de plusieurs ingrédients des groupes ci-dessus, incluant souvent du sucre/sel/graisses supplémentaires et des additifs (conservateurs, arômes, stabilisants, colorants, exhausteurs de goût...) (chips, sodas, barres chocolatées, plats préparés, desserts lactés, céréales petit-déjeuner…).


De là découle la classification SIGA, en fonction de la transformation des aliments, que propose un groupe de professionnels de la nutrition (chercheurs, ingénieurs...), dont Anthony Fardet (livre Halte aux aliments ultra transformés, mangeons vrai, éd. Thierry Souccar, 2017) :

-aliments classés A0 à A2 : indique les aliments pas ou peu transformés, sans ajout de sel, sucre ou graisse (ou peu, dans le A2 des ingrédients culinaires : sel, beurre, huile) et pas ou peu d'additifs (seulement pour la conservation).

-aliments transformés B1 et B2 : équivaut aux aliments transformés "équilibrés" ou "plaisir", avec des teneurs en sucre/sel/gras modérées à élevées.

-aliments ultra-transformés C1 à C3 : symbolise ce qui est fractionné et recombiné avec des agglomérants et avec des additifs pour retrouver la couleur, la texture, le goût de l'aliment de base (traitements technologiques, possibilité de graisses raffinées, utilisation limitée d'additifs sans risques). Les C2 et C3 sont les catégories à fuir, avec des traitements industriels poussés (hydrogénation, estérification, sucres hydrolysés, beaucoup d'additifs, dont certains considérés à risques)...

Si vous souhaitez en savoir plus : https://siga.care/indice-siga/.


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Voici maintenant différentes applications de notation de produits alimentaires :


Yuka : Elle offre un "soutien" ou une "vision globale" dans la lecture des produits alimentaires, prenant en compte la présence de calories (valeur énergétique), de protéines, de fibres, de sucres, de graisses saturées, de sel (tout ceci représentant 60% du résultat). Elle analyse également la présence d'additifs (30% de la note) et de produits bio (à hauteur de 10%), ce qui est très bien.

-> Toutefois, Yuka ne prend pas en compte la quantité du produit ingérée, ni votre besoin énergétique journalier, ce qui biaise les résultats (d'où ma phrase sur le "soutien" ou la "vision globale" qu'elle apporte de la lecture d'un produit). Mais cette appli n'est pas à prendre totalement au résultat près pour définir ce que vous allez manger dans la journée ; c'est seulement une aide pour choisir entre deux produits similaires.

...Mais apprendre à lire les étiquettes, à réfléchir par soi-même demeure encore la solution principale (avec l'aide d'une appli au début, si vous voulez).

-> Autre souci, Yuka vous dira que le beurre et la crème sont mauvaises... parce que acides gras saturés. Mais le saturé n'est pas mauvais en soi ; c'est, encore une fois, la consommation excessive qu'on en fait qui pose problème. Or, le beurre et la crème contiennent aussi des vitamines et leur utilisation en quantité raisonnable, "normale" est tout à fait ok! Idem pour le miel, le sel, etc.

-> L'appli ne fait pas la différence entre sucres totaux (c'est à dire tous les glucides présents dans le produit) et sucres simples ; elle ne prend pas non plus en compte l'index glycémique d'un produit, par exemple. Ainsi, des céréales petit-déjeuner peuvent y être bien notées, alors qu'elles sont bourrées de sucre simple!

(Yuka reposant sur le Nutri-Score, il est logique qu'elle retrouve les mêmes défauts que celui-ci...)


Open Food Facts est une base de données collaborative, utilisant le Nutri-Score et la classification NOVA, et sur laquelle se reposent pas mal d'autres applis (Yuka, Buy Or Not...). Composition nutritionnelle, allergènes, additifs, labels, traçabilité, impact écologique... y sont indiqués.


Scan Up montre les résultats du Nutri-Score, le prix du produit, ainsi que sa contenance en sucre, sel, lipides, avec une ligne spéciale acides gras saturés, allergènes, additifs, labels.

Mais il utilise aussi l'origine des aliments et la classification SIGA sur le degré de transformation des produits.

En outre, Scan Up propose aux consommateurs de communiquer avec les entreprises sur leurs attentes sur de futurs produits.


Kwalito décrypte la composition et la présence d'additifs, d'huile de palme ou de ce que l'on veut (végétarien, lactose, sulfites...), d'aliments pour lesquels on peut souffrir d'intolérance, des produits déconseillés pendant la grossesse...


Buy Or Not s'appuie sur le Nutri-Score, NOVA et analyse également l'impact environnemental et social de la production des produits (exploitation humaine, utilisation d'huile de palme, marque appartenant à un leader mondial peu scrupuleux...). Ceci est assez complet!

De plus, l'app propose des suggestions de produits équivalents mais mieux notés.


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Toutes ces applications offrent donc une aide ou un aperçu dans la lecture des emballages alimentaires, sans qu'on puisse pour autant pouvoir se passer de la lecture et de la réflexion personnelle sur ces étiquettes alimentaires.

Cependant, nous déplorons qu'elles n'incluent pour l'instant que peu l'analyse de la provenance des produits, de leur impact environnemental, de l'exploitation humaine et animale, etc., comme le fait l'appli BuyOrNot.


Le bénéfice de l'évitement des produits très transformés, voire ultra-transformés, est évident pour la population. Mais pour les industriels également, pour se garantir la confiance des consommateurs, pour vendre plus et mieux, dans un contexte de méfiance alimentaire, où le consommateur souhaite reprendre les rennes de sa vie, ne plus se laisser berner et surtout protéger sa santé.


De cette défiance alimentaire, découle notamment un grand stress (ou est conséquence du stress environnant en même temps) et l'on comprend mieux que certains publics s'orientent vers des modes alimentaires alternatifs, voire restrictifs parfois (d'où une certaine phobie du mal manger).


Pour aiguiller nos achats de produits, choisissons de préférence des denrées :

- peu transformées

- variées

- locales, bio, de saison

- alterner sources protidiques animales et végétales

- éviter l'exploitation et les mauvais traitements humains et animaux.

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